Tiré d’une pièce
d’Aloys Teytaz, le scénario adapté à l’écran par Marcel Bonvin,
vise à immortaliser l’âme valaisanne par la transmission d’une
page typique de la vie de la population d’Anniviers. Patriarcat,
transhumance, rogations, batailles électorales, autant de larmes
de fond du Vieux Pays en voie de disparition, sinon déjà brisées
par les heurts et trépidations de la vie moderne. Ce n’est donc
pas sans nostalgie que l’on s’attarde sur les prises de vues de
Roland MULLER qui, du vignoble sierrois, nous promène à Vissoie,
à St-Luc ou encore sur les hauteurs de Chandolin où se dispute
ce spectacle, haut en couleurs, que constitue un combat de
reine.
A Viouc, en
Anniviers, les électeurs ne sont pas très nombreux et il suffit
de une ou deux voix pour faire pencher la balance en faveur des
partisans ou des adversaires du président. La vie quotidienne,
marquée par les divers travaux de la campagne et les
« remuages » de la vallée à la plaine et retour, est encore
émaillée de belles discussions politiques, chaque partie
s’efforçant de rallier le plus d’adhérents possible en vue des
élections.
Phrosine et
Zéphyrin, eux, pensent moins à la politique qu’à l’amour et
préparent la fondation d’un foyer. Hélas, leurs parents ne sont
pas du même « bord » !
Les
complications et les machinations ne vont pas manquer et cela
donne un piment tout particulier à la situation et diverses
rencontres, lors de l’assemblée bourgeoisiale, par exemple.
Roland MULLER et
Marcel BONVIN se sont lancés dans une aventure audacieuse et
belle avec beaucoup de courage, de persévérance et de foi. Le
premier est un féru de cinéma et le second un passionné de
théâtre. Ils ont uni leurs talents qui sont divers, après avoir
réussi individuellement, à s’affirmer chacun dans leur art.
Quand ils décidèrent de porter à l’écran « Le Président de Viouc »,
ils choisirent un troisième partenaire comme ingénieur du son :
Edouard TRUAN.
Restait à
trouver les acteurs… Marcel Bonvin fit appel aux gens de Vissoie.
C’est parmi cette sympathique population qu’il parvint à les
réunir. Tous des amateurs que Bonvin façonna, moula, en leur
laissant cependant leur naturel, leur fraîcheur et leur
spontanéité.
Dans ce film
jouent notamment Guillaume Florey, ancien président de la
commune qui assume le rôle principal du « Président de Viouc »,
Rose Bonnard qui joue le rôle de la mère et se trouve donc mêlée
à l’intrigue de la pièce, Isabelle Bonvin, la fille de Marcel
qui est la vedette féminine, extraordinaire et merveilleuse et
Jean-Pierre Florey qui joue le rôle de Zéphyrin, le jeune
premier, amoureux.
Ainsi, par les
vertus de l’image animée, des scènes déjà entrées dans la
légende renaîssent du passé et rappellent à de nombreux
spectateurs ce qu’était la vie en Anniviers, il n’y a pas de si
longues années. Cette époque, où les déplacements se mesuraient
à la vitesse du pas du mulet ou du troupeau de bétail, ne
remonte pas à des millénaires.