Horizons Blancs


 

 
 

C’est à la nature, à l’alpe, à ses habitants et aux animaux que, une fois encore, Roland MULLER a fait appel pour son film « HORIZONS BLANCS ». Frappé par l’élément photogénique que constitue un troupeau de moutons, impressionné aussi par le fait, véridique,  de la transhumance de troupeaux qui doivent franchir le dangereux passage de pierriers, de bisses et de glaciers pour aller, d’un pâturage à l’autre, chercher leur nourriture, Roland MULLER a imaginé un scénario basé sur cet événement. Il a corsé le récit d’une anecdote imaginaire : celle d’un accident survenu au petit berger, qui disparaît dans une crevasse et est sauvé par le « pilote des glaciers ». 

Le vaste champ de neige et de glace qui sert de cadre aux scènes les plus pathétiques du film, et cet autre champ immaculé et mobile que constitue le troupeau de moutons ont suggéré au cinéaste ce titre évocateur « HORIZONS BLANCS ». 

Ce ne fut pas sans peine que Roland MULLER a réalisé ce film qui lui a demandé deux ans d’efforts. Il montre en toute nature la vie dure mais merveilleuse d’un berger de moutons, les changements brusques de la plaine à la montagne, les passages difficiles et la chute dans une immense crevasse du petit berger, la terrible émotion dans ce moment tragique, les distances qui restent à parcourir pour arriver à appeler du secours dans la vallée, et finalement la réussite du sauvetage du petit berger par la voie des airs. 

Pour réaliser ce film, Roland MULLER a fait appel aux mêmes collaborateurs qui contribuèrent à ses premiers succès : le musicien Jean Daetwyler , le poète Aloys Theytaz, tous deux de Sierre, Oscar Darbellay de Martigny, assistant cameraman et photographe. L’enregistrement du texte, dit par Walter Schöchli de Sierre, et de la musique, interprétée par l’orchestre de Radio-Lausanne. 

Les interprètes de ce film ont été choisis également en Valais. C’est un authentique berger, Maurice Gabbud, accompagné de son fils Pierrot et du chien « Bruno », qui conduit le troupeau de six cents moutons de la ferme de la Blécherette, proche du terrain d’aviation lausannois, jusque sur le glacier des Grands, dans le massif du Trient. La bergère, c’est Germaine Rauch, l’excellente artiste amateur de la société théâtrale « Les Compagnons des Arts » de Sierre.  Enfin, c’est Hermann Geiger qui, par amitié pour Roland Muller, a bien voulu tenir le rôle important du sauveteur aérien.

Quelle belle collaboration entre ces réalisateurs. Le film HORIZONS BLANCS a participé au Festival national suisse du film amateur qui s’est déroulé à Sierre en février 1957. Il a remporté le 1er prix, le challenge du Conseil fédéral ainsi que le prix du meilleur scénario. Quant à Germaine Rauch elle se voit attribuer le prix de la meilleure interprétation féminine. 

16 nations se sont présentées au Xe Festival du film amateur de Cannes. Avec « HORIZONS BLANCS », Roland MULLER remporte le Prix du scénario dramatique ainsi que la Coupe du Secrétaire d’Etat à l’Information de Paris.

Pour conclure, un petit extrait du Nice-Matin : « ROLAND MULLER, en cinéaste éprouvé, trouve les meilleurs angles de prises de vue, dose son film d’images attrayantes et lui imprègne une atmosphère pathétique parfois. Il nous présente la transhumance des troupeaux, la remontée du cours du Rhône et le lent cheminement dans les sentiers escarpés où apparaissent les premières neiges. Les scènes relatant le drame de la montagne, le sauvetage du berger alors que les moutons, resserrés les uns contre les autres, immobiles et silencieux, semblent conscient de la gravité du moment, font se serrer les cœurs. »